J’en avais entendu parler, cette fois cela se passe à une centaine de mètres de mon immeuble.

Avec le développement de programmes de rénovation urbaine, les expulsions forcées sont devenues monnaie courante en Chine et plus particulièrement à Shanghai qui connaît toujours un développement hors normes.

C’est donc au nom de la grandeur de la République que plusieurs milliers de Shanghaiens, installés depuis des générations dans la ville doivent plier bagages. Afin de remplacer leurs petites habitations par des bâtiments d’avantage inscrits dans l’identité de mégalopole internationale (malls, complexes hôteliers, tours d’habitations), il est monnaie courante de croiser des champs de ruine en plein milieu de la ville.

N’ayant pas leur mot à dire, les propriétaires reçoivent parfois leur avis d’expulsion quelques jours avant de se voir jeter hors de leurs maisons. Les compensations proposées sont bien au-dessous des prix du marché actuel. Ces destructions massives se font donc aux dépens des habitants des lieux, appartenant pour la plupart aux classes les plus démunies ou les plus sentimentalement attachées à une ville qui ne leur appartient plus.

Le 11 Septembre dernier, une médecin Chinoise de 77 ans touchée par se phénomène s’est agenouillée nue devant le tribunal de Shanghai, en vue de protester contre la démolition de son bien. Cet acte de désespoir met en évidence l’ampleur du phénomène qui touche aussi d’autres classes sociales, moins dans le besoin.

C’est donc le bruit des tractopelles détruisant des maisons basses qui me réveille depuis deux matins. Probablement pour laisser place nette à de riches investisseurs et leurs projets immobiliers.

A noter cependant qu’en Chine, peu importe le statu, on n’est propriétaire que pour 90 ans… Devinez qui récupère ensuite ????

Indice : c’est rouge avec des étoiles jaunes, et ca n’aime pas trop que l’on mette son nez dans ses affaires…